Ségolène Royal, "une certitude de défaite"

Rocard: Ségolène Royal, "une certitude de défaite" pour le PS


PARIS (AFP) — Ségolène Royal "représente une certitude de défaite" pour le PS, affirme l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard dans une tribune publiée mardi par le quotidien Libération intitulée "Halte au meurtre".

"Choisir son prochain premier secrétaire en pensant choisir du même coup son candidat présidentiel, c'est offrir un surcroît de chances à Ségolène Royal. Or le problème est que cette candidate avenante et charismatique n'a à l'évidence pas les capacités nécessaires aux responsabilités qu'elle postule", écrit M. Rocard.

"Elle représente une certitude de défaite, au prix en plus d'une très grave crise dans le parti", assène le député européen, qui avait soutenu Dominique Strauss-Kahn dans la primaire socialiste pour la présidentielle de 2007.

Constatant que Bertrand Delanoë (candidat à sa réélection à Paris) et Dominique Strauss-Kahn (au FMI) ne sont pas disponibles avant "longtemps", M. Rocard estime que le prochain congrès du PS doit décider de fixer à "l'automne 2011 et en aucun cas avant" la désignation de son candidat pour la présidentielle de 2012.

Car, relève-t-il, "choisir maintenant le candidat du parti socialiste (...) avant que le parti ne se soit reconfiguré (...) c'est offrir aux médias une cible magnifique pour quatre ans".

Selon lui, le prochain premier secrétaire du PS devra avoir "comme mandat dominant, sinon exclusif, d'amener le parti à accoucher d'un projet" c'est-à-dire l'amener "vers un peu plus de cohérence et de clarté en confirmant la voie sociale-démocrate qu'ont déjà choisie tous nos partis frères du parti des socialistes européens".

Il ne faut pas chercher "un premier secrétaire charismatique et volubile élu pour briller dans la controverse verbale permanente avec le chef de l'Etat", affirme aussi l'ancien Premier ministre.

"Nous serons moins fringants et moins personnalisés, mais nous serons plus rigoureux parce que plus cohérents", assure-t-il.

Comme "il n'y a aucun moyen connu de mettre en cause l'ultra-domination de (Nicolas) Sarkozy sur la France" avant 2012, le PS doit se consacrer à "la réapparition d'une opposition cohérente, respectée, sûre de son projet". C'est d'autant plus nécessaire que "les dernières élections ont sanctionné l'impuissance définitive du PCF, des Verts et des trotskistes", explique M. Rocard.