Jean-Pierre Deruelle change de stratégie et soutient la liste de Bernard Seux
En quelques tout petits jours, tout a basculé. Jean-Pierre Deruelle ne soutient plus la liste d’Olivier Gacquerre mais celle de Bernard Seux. Le président-fondateur de l’UDF à Béthune a démissionné du MoDem. Et le suppléant du député prend ses distance avec André Flajolet, le temps de ces élections municipales. Première grosse surprise de ce scrutin qui en réserve sûrement d’autres.
Sacré bouleversement. Dans notre édition de vendredi, nous annoncions que Jean-Pierre Deruelle prenait la 3e place sur la liste d’Olivier Gacquerre. Logique, après l’annonce de la non candidature du député-maire de Saint-Venant. Hier, on apprend qu’il rejoint celle de Bernard Seux. De quoi y perdre son latin. Que s’est-il passé entre temps ? C’est la réunion entre Jean-Pierre Deruelle, André Flajolet et Olivier Gacquerre, samedi, qui, au lieu de formaliser cet accord oral, a changé la donne. « À partir du moment où on m’a reproché de parler du 2e tour et de la composition de liste, j’ai considéré que ça ne pouvait pas marcher. » Contrat moral rompu. Jean-Pierre Deruelle s’est donné le week-end pour réfléchir. Réflexion lourde de conséquences. Ensuite, les choses sont allées très vite. « J’ai averti André Flajolet que, pour ces élections municipales, je reprends ma liberté. Je rejoins Bernard Seux, dont j’ai été l’adjoint de 1997 à 2001, qui est un type plein d’expérience et dont j’approuve la démarche et dès lundi, j’ai démissionné du MoDem. » Une page se tourne pour celui qui a créé l’UDF à Béthune quand Valéry Giscard d’Estaing a lancé le mouvement en 1976. « L’UDF reste ma famille politique mais je démissionne du MoDem Pas-de-Calais qui est un fourbi, sans aucune démocratie. Le destin de Béthune ne se dessine pas à Saint-Venant ou à Arras. » Fâché, Jean-Pierre Deruelle, notamment avec André Flajolet ? « Non, affirme-t-il. Je prends mes distances. Sa stratégie n’est pas la mienne pour ces élections. C’est un excellent député qui réalise un excellent travail. Rien à dire. Mon seul reproche est de ne pas avoir laissé les Béthunois se débrouiller entre eux.»
Appel au rassemblement
Jean-Pierre Deruelle n’a pas changé sur un point : il continue à prôner le rassemblement. « S’il y a un sursaut du côté de Stéphane Saint-André, il est encore temps. Dans l’intérêt des Béthunois. Les enjeux sont trop importants. » Décidément, les élections béthunoises sont toujours très surprenantes. « À Béthune, on ne fait pas comme ailleurs, confirme Jean-Pierre Deruelle mais ailleurs, ce n’est pas mieux. » •
ELSA LAMBERT-LIGIER