Réussir les municipales !
Par Jean-Christophe Cambadélis
Au moment où Nicolas Sarkozy connaît un retournement de conjoncture
populaire rare sous la Vème République. Où pour la première fois la
courbe des sondages du 1er ministre et du Président se croise. Ce qui
en dit long sur la réprobation de la « représentation sarkozienne », au
moment où le pouvoir est confronté à la bourrasque de la dépression des
marchés financiers. Situation que le gouvernement n’a non seulement
pas anticipé mais aggravé par une politique libérale aveugle, au moment
où le Président et le Premier ministre cherchent à obtenir par le biais des
municipales, un permis de sévir pour l’austérité via l’augmentation de la
CSG, RDS, TVA.
Le Parti socialiste a donné une image d’union, qui a permis de la visibilité
à sa réflexion sur son projet doctrinal. Voilà qui est positif dans la préparation
des municipales.
Mais il ne s’agit pas seulement d’une trêve avant le retour des hostilités
une fois les municipales passées. Une idée fait son chemin. On ne refonde
pas les uns contre les autres encore moins sous le parapluie de la
présidentielle.
C’est dans ce moment un peu particulier que DSK est apparu.
Dominique ne voulait pas qu’il soit dit « DSK trouve du temps pour voir
Sarkozy et n’a pas une minute pour les socialistes ». A la veille des municipales
et au moment de la chute de Sarkozy dans les sondages, être
une bouée médiatique instrumentalisée par Sarkozy lors d’un entretien
n’aurait pas été compris par la gauche. Pour autant il ne souhaite pas
faire de ce passage une stratégie de retour. Tout au plus un intérêt pour le
renouvellement de la pensée socialiste, dont il fut l’un des précurseurs. Il
a annoncé fort tard samedi sa présence, précisément pour garder à celleci
la dimension qu’il convenait.
DSK n’est pas seulement un ami. C’est et ce sera une chance pour la
gauche dont personne ne pourra se passer le temps venu. Comme le dit
Benoît Hamon: « c’est un homme intelligent dont il est possible que la
France ait besoin demain. Si c’est le cas, cette rencontre aura lieu mais
ce ne sera pas en 2008, ce sera en 2011, 2012… »
Bon ! Les médias se sont fait l’écho de ce côté incontournable si l’envie
lui en dit et les conditions sont réunies.
Ce n’est pas à nous de nous en plaindre, même si nous savons faire la
différence entre un passage signifiant et un retour signifié.