Socialisme, libéralisme et efficacité économique
Aussi bien nombre de prises de position de Ségolène Royal, que tout récemment de Bertrand Delanoë, montrent qu'ils sont dans un pragmatisme économique visant à en accepter ce qu'il a d'utile /acceptable pour la communauté et d'en réguler ses aspects nocifs. Ce que reproche S.Royal est une maladresse de communication. En s'affichant ouvertement "libéral", un militant de gauche ne va pas voir ça dans toute l'historique diversité du terme, mais bien sous son angle capitaliste prédateur et mercantile au mépris de toute valeur humaine. D'où, le différent, qui porte plus sur la forme que sur le fond.
En fait, pas de différence fondamentale avec la droite, qui régule aussi l'économie de marché, si ce n'est que le socialisme a tendance à réguler nettement plus en faveur de la communauté. Avec ce reproche de nuire au libre-marché et la compétitivité des entreprises. La régulation étant typiquement faites de limitations légales et fiscales.
Dans l'approche féminine, participative, moins directive de Ségolène Royal, il y a ce potentiel inédit de faire participer, de dynamiser des acteurs économiques, en leur accordant des dignités communautaires s'ils s'engagent avec une dignité universelle (sociale, environnementale) En accordant des responsabilités aux acteurs économiques qui font la preuve d'engagements de cet ordre, on pourrait réguler nettement moins. Pour une meilleure compétitivité, en harmonie avec la communauté.
Malheureusement, après avoir quasiment anéanti le centre de Bayrou, on a maintenant l'impression que la droite sarkozienne s'attaque au centre gauche, en ciblant clairement Ségolène Royal. Plusieurs médias de droite ou contrôlés par elle ont fait le lancement de la campagne de B.Delanoë, pendant que nombre d'articles créent et attisent un conflit, là où il n'y en n'avait aucun, les positions étant souvent très proches. L'aboutissement logique d'une telle guerre civile sera l'anéantissement du centre gauche favorable à une économie respectueuse des valeurs humaines. Car même si Delanoë, avec l'aide de la droite remportait le PS, il n'aurait aucune chance en 2012 sans les nombreux militants de Ségolène Royal. De plus Paris, n'est pas la France profonde.
J'ai surtout l'impression que l'on cherche à liquider Ségolène Royal pour se choisir une opposition plus facile à battre en 2012. Cette stratégie va aboutir à un vide entre la droite et l'extrême gauche. Et si Sarkozy échoue dans ses réformes, alors ce sera l'extrême gauche en 2012 par un vote de protestation. Je ne sais pas si les milieux économiques voient cela ? Au moins, certains qui le voient, l'auront écrit