Pas de guerre des chefs au PS...pour le moment!

Aujourd'hui se tenait la convention nationale du parti socialiste. Tous les leaders politiques et candidats déclarés ou non au poste de premier secrétaire étaient présents.

Décryptage.


Le contexte

Cette convention nationale était la première grande réunion des socialistes APRES l'échec du référendum sur le traité de Lisbonne par les Irlandais. Le "non" irlandais ne parvenant pas toutefois à ranimer la polémique interne que les socialistes ont mis trois ans à éteindre les tensions au sein du PS.

Il n'y avait que Jean-Luc Mélenchon, qui s'est féliciter du rejet par référendum du Traité de Lisbonne en Irlande, brandissant la une de l'Humanité ("Merci!"). "Ca m'a mis une pêche!", a-t-il lancé.

Tous les autres ont accueilli la rébellion irlandaise avec gravité, tirant une même leçon: l'Europe doit être "réorientée", être "politique, démocratique, économique et sociale". "On ne se félicite pas, mais on comprend", a résumé le député strauss-kahnien, Jean-Christophe Cambadélis.

Elle est "insuffisamment humaine" pour Ségolène Royal."Magnifique idéal", l'Europe "est en panne sociale depuis des années", a déploré Bertrand Delanoë. Martine Aubry en a appelé au retour "au projet des pères fondateurs", loin "des reculs et régressions permanentes" sur le plan social. Le premier secrétaire François Hollande a tracé la voie à suivre pour sortir de l'ornière: les dirigeants des pays européens ne doivent pas faire "un colmatage" mais "prendre conscience que ce sont les politiques européennes qui doivent être corrigées" sur la croissance et l'emploi, le pouvoir d'achat et l'environnement. Mais, a nuancé Ségolène Royal, ce non a fait perdre "beaucoup de crédibilité sur la scène européenne" à Nicolas Sarkozy, promoteur du traité européen.

Quelques fausses notes toutefois, pour savoir si ce vote doit interrompre le processus de ratification du traité. Non, car "ça veut dire qu'on donne un droit de veto" aux Irlandais, a estimé Bernard Poignant, chef de file PS au Parlement européen tandis que M. Mélenchon dénonçait par avance un "encerclement" des Irlandais

Que retenir?

Ce congrès a permis d'adopter officiellement la déclaration de principes du PS (sorte de carte d'identité de ce parti pour "faire face aux défis du XXIe siècle") et un texte "vivre ensemble"(qui adapte les règles de fonctionnement du PS à la nouvelle donne du quinquennat). L'adoption de ces deux textes s'est faite à une large majorité.

Par ailleurs, l'ambiance y était au consensus.

Après des mois de conflit larvé et de petites phrases, la guerre n'a donc pas été déclenchée à la Cité des Sciences. "C'est bien, non?", se félicite le premier secrétaire sortant, François Hollande, en quittant les lieux.

Dans la déclaration de principes, "nous avons cherché ce qui nous unissait tous. Il sera bien temps de savoir ce qui nous sépare", ajoute-t-il à cinq mois de la fin de son mandat, débuté en 1997.
M. Hollande a appelé les socialistes à se rassembler derrière son successeur et la ligne qui sera choisie au congrès du 14 au 16 novembre à Reims. "Je ne supporte plus que lorsque le PS, après avoir délibéré collectivement, a pris une position, il s'en trouve un, quelquefois deux, qui par leurs déclarations contredisent la position qui a été émise", a lâché le Premier secrétaire devant une salle clairsemée.

Et maintenant?

Aujourd'hui, "le courant majoritaire au PS, c'est le 'wait and see'", juge la députée européenne Marie-Noëlle Lienemann."Tout le monde se demande maintenant ou vont aller les voix des Hollandais", d'où une journée consensuelle, samedi, poursuit-elle.

Les choses ne commenceront à bouger qu'à partir du 28 juin (date de présentation de la contribution de Ségolène Royal) et surtout après le 2 juillet (date limite de dépôt des contributions). Bertrand Delanoe devrait se déclarer le 02 juillet.