Septième épisode de votre sitcom 100% socialiste, Plus belle la Gauche. Aujourd'hui, les stars de Gaucheville se retrouvent au café pour discuter de la guignolisation dont ils sont victimes dans les médias. Ils ne sont pas très contents. Surtout Pierre, dont ce n'est vraiment pas la journée !
Résumé des 467990 épisodes précédents : Alors que le « non » au référendum irlandais divise Gaucheville, un autre événement est venu ternir l'agenda. Mardi 17 juin, de grandes manifestations ont eu lieu en France, mais à Gaucheville, c'était le jour du tournoi de pétanque. Du coup, presque personne n'a pu aller battre le pavé… sauf Olivier (Besancenot) qui a toujours été nul à la pétanque. Et comme si ça ne suffisait pas, Pierre (Moscovici) vient d'apprendre que ses soi-disant amis strauss-kahniens ne signeront pas sa contribution mais celle de Bertrand (Delanoë) !! Aujourd'hui, on se retrouve dans le café « Chez François » pour discuter, et l'ambiance est plutôt pourrie.
Pierre (Moscovici) passe la porte du bar « Chez François - au rendez-vous des bons amis », de méchante humeur. Il retrouve quelques Reconstructeurs, le fabiusien Claude (Bartolone) qui lit le journal au comptoir.
-Bonjours à tous. François ! Donne moi un café !
-Tu m'as l'air déjà bien énervé, fait François (Hollande), en actionnant le percolateur.
-Oui, j'en ai marre. Tout le monde se moque de nous. Tu as vu ? Non seulement on nous caricature dans Plus belle la gauche, mais lefigaro.fr a lancé un blog qui s'appelle « Motion impossible », Libé fait un blog « La vie en rose » et des articles aux titres drôlatiques genre « Entre Laurent et Martine, est-ce que c'est du sérieux ? »
-Ohhh faut pas le prendre comme ça, Pierre !, temporise François.
-Je prends ça avec flegme !! Mais, sans voir de complot, je remarque qu'il y a un effet de vases communicants. En nous caricaturant, les médias trouvent encore une excuse à Nicolas Sarkozy ! Les critiques qui le visent s'accompagnent de critiques de l'opposition, alors que nous, honnêtement, on mérite moins de blâmes que lui ! Ce n'est vraiment pas très fair play.
-T'es surtout en colère parce que personne ne veut signer ta contribution ! Sûr que moi, si j'avais treize amis qui signaient pour celle de Bertrand (Delanoë), je serais agacé, héhé....Tiens, ton café. Pour la manif, c'est vrai qu'on aurait peut-être dû y aller, mais y avait pétanque. Enfin... je dois rencontrer Chérèque et Thibault à la fin du mois, ça fera la blague. Ah tiens, voilà Jean-Luc (Mélenchon) ! Salut Jean-Luc !
Jean-Luc s'installe lui aussi au comptoir et s'immisce dans la conversation. Claude (Bartolone) lui explique l'objet du débat :
-Je suis assez d'accord avec Pierre, déclare-t-il. Je pense que, de la part de certains journaux, il y a quand même une volonté de nous ridiculiser. Mais bon, on est dans un moment de crise jusqu'au Congrès : ce traitement ironique ne va pas durer. On reste quand même la première force d'opposition du pays. Et si on était si nuls, on n'aurait pas d'aussi bons résultats aux élections locales… Enfin, et surtout, grâce à Martine (Aubry), tout va aller mieux ! Ne t'en fais pas, Pierre, les Reconstructeurs sont là. C'est pas parce que quelques strauss-kahniens s'en vont que tout part à vau l'eau ! J'ai eu Martine pas plus tard qu'il y a une demi-heure au téléphone, elle a été très claire : "je reçois Bertrand parce qu'il vient dédicacer son livre à la librairie de Lille et que c'est le maire de Paris, mais on ne flirte pas !" En plus, Bertrand, il vient de se rendre compte qu'il avait 1700 militants de moins à Paris, il en a fait tout un foin au dernier bureau national. Sa campagne pour prendre la tête de Gaucheville prend l'eau ! Haha !
-Oui mais on prête le flan aux critiques : les querelles de personnes, les divisions… Il faut qu'on fasse attention à ne pas tomber dans l'auto-flagellation, le masochisme, la haine de soi. Le traitement médiatique dont nous sommes victimes vient aussi de là... Bouhouhou !
Pierre craque. Claude lui tend son mouchoir à carreaux.
-Et en plus vous, les Reconstructeurs, vous allez porter Martine à la tête de Gaucheville et pas mouaaa, sniff. Personne ne veut signer ma contribution !
-Qu'est-ce que t'en penses, toi, Jean-Luc ?, interroge François. Je ne sais pas pourquoi, je sens que tout ça te fait ricaner...
-J'en pense que vous êtes tous un peu gonflés : vous passez votre temps à vous critiquer mutuellement et à vous mettre des bâtons dans les roues, mais vous ne supportez pas que les autres le fassent ! D'abord moi j'y étais à la manif, avec Emmanuelli et Hamon! On a fait le pied de grue pendant deux plombes, je vous signale, à attendre les camarades. On est dans une séquence où tout le monde veut être le chef ! Ça prête à rire, forcément ! Bien sûr que j'aimerais que les médias nous traitent mieux, mais pour ça, il faudrait qu'on parle un peu plus du fond ! Tiens sur l'Europe par exemple, toi Claude, tu es d'accord avec Laurent (Fabius)…
-Ah désolé, je dois y aller, j'ai piscine, fait Claude en réglant l'addition.
Jean-Luc poursuit :
-Mais toi, Pierre, en bon strauss-kahnien, enfin... bon, bref, tu es européiste…
-Excuse-moi, faut que j'aille acheter des kleenex, sniff, l'interrompt Pierre en se précipitant vers la sortie.
Jean-Luc se retrouve en tête à tête avec François.
-Ohh, tu sais, fait François, moi, je regarde tout ça avec philosophie. J'ai déjà ma marionnette aux Guignols, alors… !
Martine (Aubry) et Bertrand (Delanoë) ont-ils couru l'un vers l'autre au ralenti sur le quai de la gare de Lille pour leur premier rendez-vous, aujourd'hui, à 16 heures ? Pierre va-t-il se remettre de toutes ces émotions ? Et que pense Dominique (Strauss-Kahn) de tout ça ? Vous le saurez en suivant votre sitcom favorite : Plus belle la gauche !
Précision au téléspectateur : Aussi incroyable que cela puisse paraître, Plus belle la gauche n'est qu'à peine une fiction et s'appuie toujours sur des interviews ou des faits réels.
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