"Tout le monde est malmené" déclare l'ex-candidate à la présidentielle. "La justice et le Parlement ne sont pas respectés et les syndicats sont piétinés".
Ségolène Royal dénonce "le régime de mépris généralisé" de Nicolas Sarkozy, estimant qu'un éventuel rejet du projet de réforme des institutions lundi au Congrès de Versailles serait un "échec du pouvoir en place" qui a cru "pouvoir acheter des parlementaires".
"On pourra simplement parler d'un échec du pouvoir en place qui a cru pouvoir acheter des parlementaires ou faire pression sur eux pour faire adopter un texte médiocre", affirme l'ex-candidate à la présidentielle dans une interview au Parisien Aujourd'hui en France parue ce dimanche.
Elle a qualifié la méthode de Nicolas Sarkozy de "régime du mépris généralisé, qui produit une déchirure institutionnelle, sociale et humaine". Selon elle, le fait que le président évoque un remplacement de François Fillon en 2009 est "un manque de respect et une incroyable désinvolture de la part du chef de l'Etat vis-a-vis de son Premier ministre". "Tout le monde est malmené, a-t-elle ajouté en citant la justice et le Parlement "qui ne sont pas respectés" et les syndicats qui "sont piétinés".
Elle a par ailleurs ironisé sur les propos de Nicolas Sarkozy qui a dit "Ségolène Royal est vraiment trop ! Si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer". "Il a dû faire un lapsus, il a dû penser: elle est vraiment top, si elle n'existait pas elle manquerait beaucoup", a-t-elle plaisanté ajoutant: "A ce niveau d'agressivité de la droite, je fais le choix de l'humour".
Revenant sur "la mise à sac" de son domicile, elle s'est dit "très étonnée que l'Elysée ait diffusé à la presse de fausses informations". "Le procureur de la République doit rester le seul habilité à communiquer" sur ce sujet, a-t-elle prévenu.
En réaction, Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, affirme dans un communiqué que les "rodomontades régulières et tellement prévisibles" de Ségolène Royal "vont finir par lasser" les Français."Fidèle à sa technique qui consiste à manier la provocation et l'invective à l'encontre du président de la République pour s'ériger en meilleure opposante au sein du PS et ainsi, espère-t-elle, bien se positionner dans la course au poste de premier secrétaire, elle va continuer à pratiquer la surenchère et l'escalade verbale jusqu'au congrès de Reims" du PS en novembre, déclare-t-il. Et de conclure: "Ce comportement révèle une pratique peu glorieuse de la politique, qui confine au populisme en utilisant la démagogie la plus mensongère".