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 Pouvoir d'achat ou chômage, il faut choisir

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JLH

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Pouvoir d'achat ou chômage, il faut choisir Empty
MessageSujet: Pouvoir d'achat ou chômage, il faut choisir   Pouvoir d'achat ou chômage, il faut choisir EmptyDim 14 Sep - 21:28

Les banquiers centraux européens sont « plutôt surpris » des analyses qui sont faites de la crise économique que traverse actuellement l’Europe. C’est le message qu’ils ont fait passer à l’occasion du Conseil informel des ministres des Finances qui s’est tenu vendredi et samedi à Nice. Pour eux, il ne s’agit nullement d’une conséquence de la crise financière venue des États unis : « le cœur du déclenchement de la crise, à 80 ou 90 %, c’est l’augmentation du prix du pétrole et des matières premières qui a entraîné un regain inflationniste et une perte de confiance des ménages et des entreprises ». Le dévissage du dollar face à l’euro – mais aussi face à la plupart des autres devises mondiales — a achevé de plomber la croissance européenne. Mais, comme l’a martelé à un petit groupe de journalistes Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France « la crise économique est avant tout un choc d’inflation ».
À partir de là, on comprend mieux pourquoi les banquiers centraux refusent de baisser leurs taux d’intérêt : "la seule façon de sortir de cela est de trouver le moyen d’éradiquer les craintes inflationnistes", poursuit ainsi Christian Noyer. « Le seul moyen de ramener la confiance et de relancer la demande finale c’est de convaincre les agents économiques que l’inflation va disparaître vite.
La stabilité des prix et le retour de la croissance sont complètement liés » et il n’y a aucune contradiction entre les deux, contrairement à ce qu’affirment beaucoup d’analystes.

Il n’est donc pas question d’entrer dans une spirale inflationniste, c’est-à-dire de laisser les salaires déraper, ce que l’on appelle dans le langage économique, « les effets de second tour ». Sur ce point, les gouvernements et les banquiers centraux sont sur la même longueur d'onde. Le dérapage des prix, comme l’a parfaitement expliqué ici l’économiste Jean Pisani-Ferry, correspond, par le biais de l’augmentation du prix des matières premières, à un transfert de pouvoir d’achat des pays consommateurs vers les pays producteurs. Or, au final, quelqu’un doit payer, la facture étant bel et bien là. Or, une augmentation générale des salaires qui ne correspondrait à aucun gain de productivité des entreprises serait immédiatement absorbée par une nouvelle hausse des prix, les entreprises devant bien reconstituer leurs marges. Surtout, celles-ci licencieraient pour se donner de l’air. C’est à une véritable course prix/salaire/chômage à laquelle on assisterait alors dont « les salariés seraient les victimes finales », « surtout les plus pauvres et les plus défavorisés » selon les mots de Jean-Claude Trichet, le Président de la Banque centrale européenne (BCE).

Un responsable monétaire européen soulignait ainsi qu’aux « États unis, il n’existe aucun mécanisme d’indexation des salaires : la croissance des salaires s’arrête quand il y a un ralentissement économique. Le transfert de pouvoir d’achat vers les pays producteurs a ainsi été immédiatement absorbé par l’économie américaine, car il y a une totale flexibilité de l’économie ». En revanche, en Europe, il existe encore de tels mécanismes : pas tellement en France (sauf, avec retard, pour les retraites et le SMIC), mais en Belgique ou encore en Espagne. Pour ce responsable, ces deux pays vont payer cash l’augmentation des salaires par une envolée du chômage, leurs entreprises n’ayant pas les moyens d’y faire face : « la facture est toujours payée par quelqu’un ».

Trichet a rappelé qu’au moment du premier choc pétrolier, en 1973, l’Europe était en plein emploi, le taux de chômage ne dépassant pas alors 3%. « Mais nous n’avons alors pas su gérer les effets de second tour. La spirale prix/salaire, qui s’est alors enclenchée, a été catastrophique : le pouvoir d’achat donné était immédiatement repris par un regain d’inflation et nous sommes entrés dans une période de chômage de masse. Nous avons mis des années à essayer de le résorber. Nous sommes en présence d’un prélèvement massif que je regrette (…), mais il existe, le nier c’est affaiblir considérablement le secteur productif ». Bref, pouvoir d’achat ou chômage, il faut choisir.

Chacun reconnaît que l’effort demandé à chacun est énorme, surtout pour les bas salaires. Mais les dirigeants européens sont persuadés d’œuvrer pour le plus grand nombre en évitant de répéter les erreurs du passé qui ont abouti à un chômage de masse. Joaquin Almunia, le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires (un socialiste espagnol) souligne qu’il est difficile d’expliquer « la perte de pouvoir d’achat créé par l’inflation, mais aussi la perte d’emploi créé par la création d’une spirale inflationniste. Mais on a l’expérience et la responsabilité d’éviter ce que nous avons fait dans le passé ». Au prix de l’impopularité.
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