Royal fustige le «sectarisme» et la «fermeture» d'Aubry
Ségolène Royal entourée de sa garde rapprochée, après sa défaite face à Martine Aubry.
L'ex-candidate à l'Elysée estime qu'«on ne peut pas ouvrir un parti sur une société si on commence à le fermer à la moitié des siens», rouvrant des plaies que le PS croyait avoir fermées après un premier bureau national sans accroc mardi soir.
Ségolène Royal veut-elle vraiment faire
baisser la pression au PS ? Alors que ses proches et ceux de Martine Aubry s'étaient retrouvés face à face mardi soir à Solferino, pour la première fois depuis la mise en place des nouvelles instances du parti, dans une ambiance qualifiée de «studieuse» et «bonne», sans accrochage, la président de Poitou-Charentes a rallumé la mèche mercredi.
Quelques heures seulement après la tenue de ce bureau national, l'ex-candidate à l'Elysée a en effet estimé qu'«on ne peut pas travailler dans le sectarisme et dans la fermeture», reprochant une nouvelle fois à la première secrétaire du PS Martine Aubry,
épaulée par Benoît Hamon, de ne pas avoir fait «le rassemblement» dans son équipe de direction. «Je regrette qu'elle n'ait pas fait preuve d'ouverture, on ne peut pas ouvrir un parti sur une société si on commence à le fermer à la moitié des siens», lui a-t-elle asséné sur RMC.
Royal : «je continuerai à m'exprimer»Battue de justesse par la maire de Lille dans la course à la succession de François Hollande, elle assure toutefois qu'elle ne fera «rien pour empêcher sa réussite. Mais en même temps je continuerai à m'exprimer», nuance-t-elle, jugeant que sa défaite face à Martine Aubry «est une défaite provisoire qui prépare, j'espère, d'autres victoires». «Je tiens vraiment farouchement à ma conception de la politique», prévient encore Ségolène Royal, évoquant l'échéance de la présidentielle de 2012, «l'élection la plus importante».
Elle a également de nouveau mis en doute la réalité de la victoire de la maire de Lille par 102 voix. «J'ai perdu dans les chiffres officiels, pour moi la page est tournée, même si je ne suis dupe de rien», concède la présidente de la région Poitou-Charentes, faisant état d'«anomalies». Selon elle, «il y a énormément» de militants inscrits sur «les fameuses listes à 20 euros» qui écrivent pour dire qu'ils n'ont pas pu voter.
En adoptant une attitude pouvant être perçue comme agressive et jusqu'au-boutiste, Ségolène Royal risque d'en payer le prix politique, à en croire le dernier tableau de bord des personnalités Ifop/Paris-Match à paraître jeudi. Martine Aubry y réalise la plus forte hausse du mois (+ 9 points à 67% d'opinions favorables) et s'affirme comme le leader de l'opposition. Elle arrive au 5e rang du classement général des personnalités. En cas de duel face à Ségolène Royal, les résultats semblent sans appel : la maire de Lille l'emporte nettement (60% contre 33%) parmi les Français, y compris chez les sympathisants socialistes (52% contre 44%).
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