Laurent Fabius présente sa contribution au congrès PS
Le socialiste Laurent Fabius, ex-Premier ministre (Reuters).
Il prône un «socialisme solide, crédible» avec une forte présence de la puissance publique. Il estime que les contributions des strauss-kahniens et d’Arnaud Montebourg, de Martine Aubry et la sienne «ont vocation à converger» lors du dépôt des motions.
Le député PS de Seine-Maritime Laurent Fabius a présenté aujourd’hui sa contribution au congrès de Reims en novembre, intitulée «reconstruire à gauche», qui prône un «socialisme solide, crédible, audible» avec une forte présence de la puissance publique.
Laurent Fabius a exposé ses idées lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, entouré de ses amis, dont le président de la commission des finances Didier Migaud, et avec le soutien de non-fabiusiens qui l’avaient rejoint en 2005 (les ex-ministres Marie-Noëlle Lienemann et André Laignel, le député des Landes Alain Vidalies, issu du courant poperéniste).
Selon le texte de la contribution, «le libéralisme économique, loin d’être une solution, aggrave les crises» et il faut emprunter un autre chemin que «la social-démocratie traditionnelle» qui «est en difficulté», à en juger par ses résultats électoraux récents.
Laurent Fabius reprend à son compte le concept de Dominique Strauss-Kahn de «socialisme de la production». «Nous ne pouvons répartir correctement les richesses si nous ne parvenons pas à mieux - et parfois davantage - produire».
Il préconise une puissance publique active: création d’«un Fonds souverain France» qui prendrait des participations dans «les industries stratégiques» et, au niveau européen, lancement de «grands emprunts» pour des projets dans les transports et l’énergie, «protection commerciale ciblée pour rééquilibrer les conditions de concurrence entre pays émergents et européens».
L’ex-Premier ministre défend la mise en place d’«écluses écologiques», taxes énergétiques pour les produits polluants et d’une «clause de sauvegarde sociale, qui interdise qu’une directive européenne puisse avoir pour conséquence un recul social dans un pays».
Rappelant que Ségolène Royal avait, dans l’entre-deux tours de la présidentielle, envisagé de nommer le centriste François Bayrou Premier ministre en cas de victoire, Laurent Fabius se prononce plutôt pour «une stratégie de rassemblement de la gauche».
Il estime que les contributions parallèles des Reconstructeurs - celles des strauss-kahniens et d’Arnaud Montebourg d’une part, de Martine Aubry d’autre part, outre la sienne - «ont vocation à converger au moment du dépôt des motions», à la mi-septembre. «Nous voulons un congrès de débat, et pas un congrès de pugilat» entre présidentiables, a encore affirmé Laurent Fabius.