les barons du Parti socialiste roulent pour Ségolène Royal
Pour les nouveaux alliés, la désignation du candidat à la présidentielle doit être «le résultat d’une primaire ouverte au plus grand nombre de sympathisants socialistes.»
C’est signé. L’accord entre Ségolène Royal et les représentants de «la ligne claire», regroupement de grands élus locaux du PS derrière les maires de Lyon et d’Evry, Gérard Collomb et Manuel Valls, et le patron du conseil général des Bouches du Rhône Jean-Noël Guérini, est bouclé. Constatant «la proximité et la convergence des textes» déposés dans le cadre de la préparation du congrès de Reims, et brandissant leur «volonté de faire cesser la dispersion et la confusion préjudiciables au débat démocratique», ces deux composantes du parti «ont décidé d’en prendre acte en rédigeant une motion commune».
Les nouveaux alliés, de bonne guerre, affirment se situer «face à la course folle des ambitieux qui rend inaudibles nos discours et brouille nos actions», mais aussi «face aux fortes tentations de faire du neuf avec l’ancien». Selon le texte, cette position «tranche avec les comportements de celles et ceux qui, se souciant peu des contradictions entre actes et discours, laisse leurs projets personnels prendre le pas sur l’ambition collective qui doit impérativement nous animer.»
«Rassembler d'abord la gauche», puis «les démocrates qui veulent s’unir»
Dans leur motion commune figurera en bonne place l’«émergence d’une nouvelle génération pour diriger le parti socialiste», l’«ouverture de notre parti sur la société, l’indispensable renforcement de ses capacités d’écoute, d’analyse et de diagnostic». Quant à la désignation du candidat du PS à la présidentielle, il devrait être «le résultat d’une primaire ouverte au plus grand nombre de sympathisants socialistes.» La stratégie, enfin, sera «de rassembler d’abord la gauche, puis attirer les démocrates qui veulent s’unir pour construire une alternative au sarkozysme».
Le deal ultime entre l’équipe de l’ex-candidate à la présidentielle et ce qu’il est désormais convenu d’appeler les «barons» du parti a été passé non loin de Solférino, tard dans la soirée de jeudi. Des dernières discussions qui ont mis aux prises, côté «ligne claire», Manuel Valls et le Marseillais Patrick Mennucci, ainsi qu’un proche de Gérard Collomb, et, pour l’équipe de Ségolène Royal, les parlementaires Vincent Peillon, David Assouline et Delphine Batho, ainsi que le président de Désirs d’avenir, Jean-Pierre Mignard.
«Aboutissement logique d’une démarche convergente»
«C’est l’aboutissement logique d’une démarche convergente, commente David Assouline. C’est une famille qui se regroupe. Les représentants de la ligne claire avaient fait le choix de Ségolène Royal pendant les primaires, mais il y avait une divergence sur le préalable des personnes, qui a été levé par Ségolène Royal».
Après l'alliance entre Bertrand Delanoë et François Hollande, officialisée mardi lors d'un meeting commun à Cergy, la motion de l'aile gauche du PS annoncée aujourd'hui par Benoit Hamon, et celle de Martine Aubry, dont on attend toujours une éventuelle décision de candidature, le paysage socialiste, à quatre jour d'un conseil national de synthèse, se met donc en place avec, vraisemblablement, quatre grandes motions.