Michel Rocard essuie des critiques au PSL'ancien Premier ministre, saluant le discours de Nicolas Sarkozy à Toulon, a déclaré qu'une "grande convergence est possible entre une droite réformatrice et intelligente" avec la "gauche non révolutionnaire". Jean-Christophe Cambadélis dénonce un "faux-pas".
Les critiques se sont faites entendre au Parti socialiste, samedi 27 septembre, après l'interview de Michel Rocard parue la veille dans
Le Parisien. L'ex-Premier ministre de François Mitterrand, saluant le discours de Nicolas Sarkozy prononcé à Toulon sur la politique économique, voit dans le chef de l'Etat le représentant d'"une droite réformatrice et intelligente" avec laquelle la "gauche non révolutionnaire" peut trouver "une grande convergence".
"C'est un homme de droite ouvert. La crise est suffisamment grave pour qu'on respecte ce qu'en dit le président sans y voir, en plus, de la manœuvre politicienne", a déclaré Michel Rocard après le discours du chef de l'État à Toulon.
Que des hommes politiques de droite "se rendent compte qu'il y a une erreur d'aiguillage du capitalisme n'en fait pas des hommes de gauche pour autant, mais cela rend des convergences possibles", ajoute-il.
Sarkozy n'est pas "un homme sectaire"Selon Michel Rocard, il peut ainsi "y avoir une grande convergence entre une droite réformiste et intelligente - ce qui est le cas de Nicolas Sarkozy - et une gauche non révolutionnaire".
"S'il y a un sommet mondial, comme il (le chef de l'Etat) le demande, il y a aura sûrement des gouvernements de gauche qui y participeront", assure-t-il.
L'ancien Premier ministre juge aussi que "la composition du gouvernement" montre que le président "n'est pas un homme sectaire".
"Les amitiés et les relations de M. Sarkozy sont clairement dans le grand capital, clairement à droite", concède toutefois le député européen, dénonçant par ailleurs "l'inhumanité avec laquelle il traite le problème de l'immigration".
"Croc-en-jambe inacceptable"Des déclarations perçues comme "un croc-en-jambe inacceptable d'un socialiste à tous les autres" par Guillaume Bachelay, membre du bureau national du PS et proche de Laurent Fabius, qui demande à François Hollande d'adresser "un sérieux rappel à l'ordre" à Michel Rocard.
Tentation d'union nationaleJean-Christophe Cambadélis a lui dénoncé samedi un "faux pas". Le député de Paris accuse Michel Rocard d'appeler à l'union nationale avec Nicolas Sarkozy et François Fillon. "Le pays a moins besoin d'une union des puissants que d'une autre politique. La tentation de l'union nationale est une réponse de forme à une question de fond. On ne peut pas répondre à la crise en poursuivant ou cautionnant la politique actuelle. Michel Rocard a commis un faux pas", ajouté le député de Paris.
Dans une déclaration à l'AFP, Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS, a appelé Guillaume Bachelay et Jean-Christophe Cambadélis "au calme et à l'unité".
"Michel Rocard a seulement souligné l'habile hypocrisie de la droite et ne mérite pas la volée de bois vert que lui infligent nos deux camarades. Je demande à Guillaume Bachelay et Jean-Christophe Cambadélis de garder leur sang-froid et de concentrer leurs critiques sur la droite plutôt que sur leurs propres camarades", a-t-il déclaré