Guaino sème la pagaille à l’UMPLes propos du conseiller de Sarkozy, pour qui les critères de Maastricht «ne sont pas la priorité des priorités», divisent les députés UMP réunis à Antibes.
A droite, on n’attaque pas les critères de Maastricht impunément. Les députés UMP, réunis depuis aujourd’hui à Antibes pour leurs journées parlementaires, expriment, pour une bonne partie d’entre eux, leurs réserves sur
les propos d'Henri Guaino, pour qui face à la crise mondiale, les critères de Maastricht
«ne sont pas la priorité des priorités».«Je ne partage pas cette analyse. Je pense qu'on doit être capable de prendre les bonnes mesures, tout en évitant la dérive des déficits», avait répliqué, dès ce matin, le patron des députés UMP Jean-François Copé, qui ne cachait pas, en privé, son vif mécontentement après la sortie du conseiller élyséen.
«Les règles européennes sont des règles de confiance», déclare le député villepiniste Hervé Mariton. Selon le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, Axel Poniatowski, mettre en question les critères de Maastricht,
«c’est donner à la crise en Europe une ampleur qui n’existe pas, et ça contribue à la dramatiser».«Dans une période de crise, l’important c’est de s’appuyer sur ses alliés», a estimé pour sa part le président de l’Assemblée Bernard Accoyer.
«Nous avons besoin des Européens» et
«avant d’avoir des considérations sur les règles de l’Union européenne, il vaut mieux s’assurer de la solidarité des alliés», a-t-il averti. Pour l’eurodéputé Jacques Toubon, les critères de Maastricht
«sont fondamentalement partie intégrante d’un bon gouvernement économique européen et doivent rester notre objectif à terme».«Je ne suis pas choqué par les déclarations d’Henri Guaino»Seules voix à donner du crédit aux propos de Guaino, celles des fillonistes Valérie Rosso-Debord et Jérôme Chartier.
«Il ne faut pas s’interdire de se poser des questions, même sur Maastricht. Il n’y a pas de critères tabous», a déclaré la députée de Meurthe-et-Moselle.
«Je ne suis pas choqué par les déclarations d’Henri Guaino. Je n’imagine pas que l’on puisse dire aux Français qu’on les protège tant qu’on ne dépasse pas les critères de convergence», a ajouté l’élu du Val-d’Oise. Et de rappeler dans la foulée qu’
«à Toulon, Nicolas Sarkozy n’a fixé aucune limite au soutien total qu’il apporterait aux Français face à la crise mondiale».
Ces deux soutiens du Premier ministre sont finalement dans la lignée de leur mentor. François Fillon, en 1992, avait mené campagne, aux côtés de Philippe Seguin, contre la ratification du Traité de Maastricht, avant de changer son fusil d'épaule.