Congrès du PS. Bertrand Delanoë veut fédérerBertrand Delanoë, maire de Paris en campagne pour la succession de François Hollande au poste de premier secrétaire du Parti socialiste, . Il y développera les grands thèmes de la motion qu'il incarne mais tentera aussi de réunir les courants derrière lui. Il pourra compter sur l'appui de Jérôme Cahuzac, député maire de Villeneuve, et de Pierre Camani, président du conseil général. Les deux hommes forts du PS lot-et-garonnais sont non seulement des soutiens mais partagent également cette volonté de bâtir une union durable pour assurer la reconquête.
Votre credo « libéral et socialiste » n'est-il pas un handicap pour vous au moment où la crise financière sévit ? N'est-ce pas du pain béni pour vos rivaux au sein du PS ?
Ce que j'ai écrit dans mon livre est parfaitement clair : « Je ne suis pas social-libéral, je n'adhère pas à ce que représente ce courant de pensée. Ce qui est inacceptable pour un progressiste, c'est de hisser le libéralisme au rang de fondement économique et même sociétal… ». C'est dire, qu'en tant que socialiste, je crois au contraire en une puissance publique qui intervient, régule et redistribue au nom de la justice sociale. Mais je maintiens que nous, socialistes, devons aussi nous réapproprier le concept de libéralisme politique qui désigne le combat pour la liberté, le progrès et l'émancipation. À l'heure où ce gouvernement prône les tests ADN pour les immigrés et prétend ficher les enfants de 13 ans, c'est même un devoir.
Votre alliance avec François Hollande n'affaiblit-elle pas l'image de changement que vous voudriez incarner si vous étiez élu premier secrétaire ?
Que lui reproche-t-on ? Nos succès électoraux dans les collectivités locales ? Ou le fait d'avoir toujours respecté le vote des militants ? Le renouveau des idées et des méthodes est nécessaire. Mais cela n'interdit pas la fidélité à ce que nous sommes ensemble, ni la solidarité parmi les dirigeants du Parti. Le socialisme ne commence pas avec nous. Plutôt que des attaques ciblées, privilégions le travail collectif et la recherche de ce que doit être une efficacité de gauche pour les Français.
Y a-t-il des antagonismes irréductibles entre vous, Ségolène Royal et Martine Aubry, tant sur le fond que sur la stratégie ?
Il y a six motions en présence : nous avons donc des différences et il appartient aux militants d'exprimer un choix clair sur l'orientation politique et le dispositif qu'ils privilégient. C'est la démocratie. Mais si je deviens premier secrétaire, je veillerai à ce que tous les socialistes, sans exception, se sentent engagés dans la construction d'une alternative pour regagner la confiance des Français