PS : pas d'alliances en vue… sur Marianne2
Les résultats du vote de motion au PS n'ont pas calmé les ardeurs des Mariannautes : candidat par candidat, retour sur les débats autour de la triomphante Royal, le ronchon Delanoë, l'ambigüe Aubry et le surprenant Hamon.
« Rien n'est réglé », résume Arisam. Au parti socialiste comme sur Marianne2, le débat sur l'avenir de la gauche est loin d'être clos. En parcourant les commentaires suite à la publication des votes de motion du 6 novembre, quelques tendances se dégagent : les partisans de Royal semblent un peu plus nombreux que les autres, reconnaissables à leur enthousiasme ou à la défense de leur candidate face à un front uni de « Tout sauf Ségolène ». Les pendules socialistes seraient-elles restées bloquées, dans le parti comme sur le web, à 20 heures le 6 mai 2007, c'est-à-dire à l'échec de Royal face à Nicolas Sarkozy ?
Ségolène Royal : Sarah Palin ou espoir du PS ?
Ouvrant le bal sur l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, Popov ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec Sarah Palin : « gaffeuse tout comme notre Ségolène Royal qui a pourtant été mise en tête par les socialistes. Pauvre PS ! » Remarque très vite reléguée par Emilie à une interprétation machiste de la situation, qu'elle envisage avec optimisme : « J'espère que les titulaires des autres motions comprendront combien l'union est importante et que le Congrès de Reims verra la renaissance du PS et le début d'une vraie reconquête. » Un enthousiasme qu'approuvent de nombreux autres commentateurs, qui soulignent notamment le virage opportun à gauche en réaction à la crise financière.
Mais les contradicteurs ne sont pas loin ! Laulau note que ne pas dépasser 30% pour l'ancienne candidate relève plutôt de la contre performance : « J'aimerais connaitre son score, hors Bouches du Rhône, ça doit être cocasse. » Un point de vue partagé par Patrick qui voit dans le résultat de Royal l'influence des fédés « bourreuses d' urnes ». Si certains, comme Laulau, analysent ce vote comme un « gauchissement », d'autres s'inquiètent de voir la présidente de Poitou-Charentes manquer le coche de la radicalisation : « je vais peut être aller soutenir le petit facteur moi alors, envisage Miftau. Hors de question de voire cette cruche et ses idées de droite continuer de pourrir le PS... »
Bertrand Delanoë : le candidat qui a fait pschitt !
Si Royal se fait volontiers affubler du masque de Sarah Palin, Bertrand Delanoë est comparé par Bast à… John McCain ! « Comment voulez-vous que Delanoë gagne si son principal soutien c'est Hollande : c'est comme si John McCain était soutenu par Bush ! » Au delà de cette note d'humour, beaucoup de Mariannautes s'insurgent contre la « bulle médiatico sondagière » qui avait fait du maire de Paris le favori.
« Il n'y a AUCUN sondage réalisé auprès des adhérents du PS, donc personne n' a pu faire la course en tête », s'énerve Patrick. Le plantage du favori tient pour Red2 à l'occasion manquée de présenter une motion avec Martine Aubry pour contrer Ségolène Royal. Marie le voit déjà hors course : « je pense que Delanoë va se désister car il a trop d'orgueil. Il voulait la majorité. »
Martine Aubry : gagnante au téléchargement, perdante dans les commentaires
Les Mariannautes ne sont pas un paradoxe près : alors que la motion D arrivait en première place des consultations sur le site, Martine Aubry est celle que vous avez le moins encouragée ! Si certains ne retiennent d'elle que sa vocation ratée d'alliée du maire de Paris, Lisez le plan B la jette dans le même sac que Delanoë et Royal, « élue à la mairie de Lille grâce, en partie, au MoDem. » Le trio de tête des motions ? « Ces trois là en regardant à droite chaque jour enterrent la gauche. », ajoute le Mariannaute sèchement.
Benoît Hamon : un joli score pour un bon signe ?
A l'inverse, le score de 18% pour Benoît Hamon serait « un début de conversion », se hasarde George Glise. « Le quadra Hamon, que tous les médias oubliaient, a fait un bon score », se réjouit Chloé qui voit dans la poussée de cet « outsider » un signe que le PS lorgne sur sa gauche.
Mais l'eurodéputé ne déchaîne pas réellement les passions et éveille même les doutes de Jean Maiboroda pour qui il n'est que « le jeune favori des vieux archéos. » Pour la plupart de ceux qui s'y intéressent, Benoît Hamon sera surtout le pivot sur lequel s'appuieront Royal ou Aubry pour passer au congrès… mais en échange de quoi ?
« Au final, au travers de nos commentaires, il ne ressort pas de majorité », note Isabelle. Après le débat, le « champ de bataille », comme le surnomme un Mariannaute est toujours désert d'alliance : pour Chicot, le PS souffre d'antiségolénisme primaire. Pour Fabie, le parti n'a, au contraire, pas fait le bilan de l'échec de Royal. Malgré les querelles, il note une conséquence indiscutable de la situation au PS : « Continuez, de toute façon c'est bien Nicolas Sarkozy qui se frotte les mains. » Au final, il n'y a effectivement que lui qui reste majoritaire !