Deux lignes s'opposent à quelques jour du congrès : laisser l'ancienne candidate à la présidentielle tenter de trouver une orientation majoritaire, ou former un axe Delanoë/Aubry/Hamon.
Arrivée en tête du vote des militants, Ségolène Royal pourrait proposer dès le lundi 10 novembre un nom pour la tête du PS. L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle réunit en effet ses représentants dans chaque département pour faire le point sur la situation à 15 heures (14 heures GMT).
Elle répond ainsi à la demande du premier secrétaire actuel, François Hollande, qui avait estimé samedi sur son blog qu'elle devait prendre "la responsabilité de proposer [...] un nom de premier secrétaire" pour le PS, ainsi qu'une "orientation majoritaire" et "une stratégie cohérente d'alliance", à quelques jours du congrès de Reims, qui commence vendredi.
Un nom et une stratégie d'alliances
Reste maintenant à trouver et ce nom et cette stratégie d'alliance. Ségolène Royal avait affirmé mettre au "frigidaire" sa candidature à la tête du parti, mais ses lieutenants (Vincent Peillon, David Assouline, Julien Dray) se sont relayés ce week-end dans les médias pour souligner qu'elle restait "absolument légitime" pour succéder à François Hollande. Les noms de François Rebsamen ainsi que de Dray et Peillon eux-mêmes ont également été cités, même si ce dernier a expliqué ne jamais avoir fait acte de candidature.
Au niveau des alliances, beaucoup estiment qu'il serait difficilement envisageable de bâtir une majorité sans Ségolène Royal puisque celle-ci est arrivée en tête: le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon, qui vient de quitter le PS, a ainsi estimé qu'elle avait "gagné le congrès", tandis que Jean-Christophe Cambadélis, partisan de Martine Aubry, a considéré sur LCI qu'il fallait lui "laisser sa chance" si elle suggérait une orientation, davantage que des noms, au parti.
Delanoë devant Aubry, de justesse
Harlem Désir, proche de Bertrand Delanoë, a toutefois souligné la possibilité d'un rapprochement entre son chef de file et Martine Aubry, a priori plus méfiants que Ségolène Royal sur une éventuelle alliance avec le MoDem. Henri Emmanuelli, soutien de Benoît Hamon, propose lui dans Le Parisien une alliance entre son leader, Martine Aubry et Bertrand Delanoë sur la base du "rassemblement à gauche".
A l'issue du vote des militants, la motion présentée par Ségolène Royal, alliée à plusieurs grands élus locaux comme Gérard Collomb et Jean-Noël Guerini, a devancé, avec 29,6% des suffrages, celles de Bertrand Delanoë (25,4%), de Martine Aubry (24,7%) et de Benoît Hamon (18,9%). Selon ces résultats, toujours officieux, les deux petites motions du pôle écologique et d'Utopia ont-elles recueilli respectivement 1,6% et 1,3%.