Selon notre sondage OpinionWay, le leader de la LCR devance largement Delanoë ou Royal dans l'électorat de gauche.
Mauvaise nouvelle pour le Parti socialiste et tous les prétendants à la succession de François Hollande. Selon notre baromètre OpinionWay Le Figaro-LCI, Olivier Besancenot est perçu par 17 % des Français comme ayant été au cours du mois dernier «le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy». Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui gagne 13 points depuis notre baromètre du mois d'avril, prend ainsi le leadership de l'opposition, loin devant le maire de Paris, Bertrand Delanoë (13 %) et, surtout, devant l'ancienne candidate PS à la présidentielle, Ségolène Royal, à égalité avec François Hollande (9 %).
L'écart entre le leader trotskiste et les responsables socialistes se creuse encore plus nettement auprès des sympathisants de gauche : 26 % répondent Besancenot, contre 19 % Delanoë, 11 % Hollande et 10 % Royal.
Toujours parmi les personnalités socialistes, seuls 2 % des Français citent le nom de la maire de Lille, Martine Aubry (4 % parmi les sympathisants de gauche), malgré son retour sur le devant de la scène médiatique le mois dernier. Le député maire d'Évry, Manuel Valls, peine également à tirer son épingle du jeu et est donné par 4 % des interrogés, mais par seulement 1 % des sympathisants de gauche.
Proche de la rueCe n'est pas la première fois que le très médiatique Olivier Besancenot s'impose en tête des personnalités exprimant le mieux l'opposition à Nicolas Sarkozy. Ce fut déjà le cas en novembre 2007.
Faut-il y voir un effet «Vivement dimanche», l'émission de Michel Drucker, dont il fut l'invité tout un après-midi début mai sur France 2 ? Sans doute, mais pas uniquement. Le leader d'extrême gauche profite aussi du vide laissé par un PS, qui, aux yeux de nombreux Français, semble plus intéressé par l'organisation de son congrès, en novembre prochain, que par les revendications de la rue. Cette semaine encore, Besancenot était de toutes les manifestations. Aux côtés des syndicats à Paris, mardi, ou encore la veille auprès des salariés de l'entreprise Philips EGP à Dreux, en présence de sa rivale trotskiste Arlette Laguiller qui en dit désormais le plus grand bien. Le soir après les manifestations, François Hollande était quant à lui l'invité sur M6 de l'émission… «100 % Euro», pour commenter les résultats de l'équipe de France de football face à l'Italie !
Par rapport aux socialistes, la force de Besancenot est de s'adresser aux gens pour leur parler de leurs problèmes. Pas des siens ou de ses propres ambitions. «Contrairement aux responsables socialistes, ce n'est pas l'échéance de 2012 qui me préoccupe, mais la situation des gens», ne cesse-t-il de répéter.
Convertir son capital sympathie
Mais cette posture a aussi son revers. Le vrai problème de Besancenot est de trouver comment convertir sa popularité dans les urnes. Car, quand bien même son Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a des chances de capter une frange de l'électorat gauchiste du PS et de profiter de la quasi-disparition du PCF (Marie-George Buffet n'est citée que par 1 % des sondés), la France n'est pas l'Allemagne. Et le NPA, tant que le mode de scrutin pour les législatives ne sera pas modifié, ne pourra jamais décrocher autant de sièges que Die Linke. Ce qui n'en demeure pas moins une épine dans le pied du PS, comme Le Pen le fut pour le RPR dans les années 1980 et 1990.