Les Reconstructeurs : tragi-comédie au PS

Les Reconstructeurs : Les Reconstructeurs : tragi-comédie au PS
jeudi 4 septembre 2008, par Tefy Andriamanana

Congrès PS. Une union des amis de Fabius, DSK et Aubry, c’était trop beau pour être vrai. Déchirements et trahisons, quand la vie politique tourne au soap opera.

« On m’a souvent reproché la synthèse [1], mais je vois que certains en font des plus miraculeuses que les miennes » s’amusait François Hollande, Premier secrétaire du PS, samedi à l’Université d’été de La Rochelle. Il visait Les Reconstructeurs, une alliance de partisans de Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et de Martine Aubry en vue du Congrès de Reims. Une troisième force contre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal. Martine Aubry est pressentie pour prendre la tête de la coalition.

L’offensive contrée d’Aubry

Partisan convaincu, Laurent Fabius y voit une opportunité pour peser dans le parti. 2012 est en ligne de mire, il croît qu’Aubry ne tiendra pas la route. Son ami Claude Bartolone est à la manoeuvre. De son côté, la Maire de Lille espère retrouver le devant de la scène nationale. La semaine dernière, elle avait lancé un grand plan com’ : mercredi, sortie d’un livre [2] ; jeudi, interview à l’Express et 20h de France 2.

Mais Pierre Moscovici, proche de DSK, refuse l’union avec Laurent Fabius, trop à gauche. Candidat à la succession de François Hollande, il préconise plutôt une alliance avec les grands élus locaux de la « Ligne claire » et le « Pôle Ecologique ». Martine Aubry est conviée mais pas comme chef de file. Un principe acté vendredi soir à la Rochelle par les amis de DSK et Montebourg, unis sur la même contribution. Pour ne froisser personne, la candidature de Moscovici n’est pas donnée comme un préalable, une simple « politesse de langage » pour l’intéressé.

Renversement samedi midi. Le strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis, tenant de l’option Aubry, et Arnaud Montebourg déjeunent avec elle et Laurent Fabius. Un rapprochement est en vue. Moscovici encaisse. Le soir même, il annonce qu’il prendra la tête d’une motion avec « la ligne claire ». Lundi, Montebourg réaffirme son soutien au député du Doubs. Il tente désormais de le réconcilier avec l’élue nordiste.

Congrès PS. Une union des amis de Fabius, DSK et Aubry, c’était trop beau pour être vrai. Déchirements et trahisons, quand la vie politique tourne au soap opera.

« On m’a souvent reproché la synthèse ], mais je vois que certains en font des plus miraculeuses que les miennes » s’amusait François Hollande, Premier secrétaire du PS, samedi à l’Université d’été de La Rochelle. Il visait Les Reconstructeurs, une alliance de partisans de Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et de Martine Aubry en vue du Congrès de Reims. Une troisième force contre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal. Martine Aubry est pressentie pour prendre la tête de la coalition.

L’offensive contrée d’Aubry

Partisan convaincu, Laurent Fabius y voit une opportunité pour peser dans le parti. 2012 est en ligne de mire, il croît qu’Aubry ne tiendra pas la route. Son ami Claude Bartolone est à la manoeuvre. De son côté, la Maire de Lille espère retrouver le devant de la scène nationale. La semaine dernière, elle avait lancé un grand plan com’ : mercredi, sortie d’un livre
Mais Pierre Moscovici, proche de DSK, refuse l’union avec Laurent Fabius, trop à gauche. Candidat à la succession de François Hollande, il préconise plutôt une alliance avec les grands élus locaux de la « Ligne claire » et le « Pôle Ecologique ». Martine Aubry est conviée mais pas comme chef de file. Un principe acté vendredi soir à la Rochelle par les amis de DSK et Montebourg, unis sur la même contribution. Pour ne froisser personne, la candidature de Moscovici n’est pas donnée comme un préalable, une simple « politesse de langage » pour l’intéressé.

Renversement samedi midi. Le strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis, tenant de l’option Aubry, et Arnaud Montebourg déjeunent avec elle et Laurent Fabius. Un rapprochement est en vue. Moscovici encaisse. Le soir même, il annonce qu’il prendra la tête d’une motion avec « la ligne claire ». Lundi, Montebourg réaffirme son soutien au député du Doubs. Il tente désormais de le réconcilier avec l’élue nordiste.

Sur LCI, lundi, l’ancien ministre avertissait Martine Aubry : « Quand on veut faire un Parti socialiste qui représente le renouveau, on se dit que Laurent Fabius ne peut être le coeur de la majorité ». Le PS a en effet besoin « de se rajeunir ». Les fabiusiens répliquent. Claude Bartolone déclarait mardi sur Canal + que Moscovici n’avait pas le « bon profil » pour rassembler le PS. Une rencontre prévue lundi entre l’ex-ministre et la Maire de Lille a finalement été annulée.

Chez les aubryistes, Fabius divise aussi. Pierre Mauroy, ancien Premier Ministre, dénonçait, lundi dans France-soir, des « spécialistes des opérations tordues ». Il préfère se rapprocher de François Hollande et de Bertrand Delanoë. Le 28 juillet dans Libération, il avait signé une tribune avec des fidèles du Premier secrétaire. D’autres aubryistes comme Bernard Derosier, président du Conseil général du Nord, avaient également paraphé le texte.

Le député de Seine-Maritime sent le soufre. Personne n’a oublié que Laurent Fabius avait prôné le Non à la Constitution européenne contre le vote des militants. « Il y a [...] des comportements passés [...] qui font que Laurent Fabius ne peut pas être dans le cœur du renouveau du parti » a martelé Pierre Moscovici mardi dans « Le Talk » Orange-Le Figaro. « Il vaut mieux une bonne querelle qu’une mauvaise synthèse » disait Ségolène Royal. Les Reconstructeurs ont fait fort : ils ont réussi les deux.