Le FMI se dit prêt à prêter aux pays touchés par la criseLors d'une conférence de presse en prélude à l'assemblée d'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, a assuré que la crise financière mondiale pouvait être résolue si les pays agissaient vite, énergiquement et de manière concertée.
le (FMI) se dit prêt à prêter de l'argent aux pays affectés par la crise du crédit et indique avoir réactivé le système de financement d'urgence employé lors de la crise asiatique de la fin des années 1990.
"J'ai activé hier les procédures d'urgence du FMI afin d'agir rapidement (...). Nous sommes prêts à répondre à la demande de tout pays confronté à des difficultés", a déclaré le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors d'une conférence de presse en prélude à l'assemblée d'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
Le dispositif d'urgence du FMI a été créé en 1995 afin d'accélérer l'octroi de prêts aux pays en situation délicate.
Il a été utilisé pour la première fois en 1997 afin de venir en aide aux Philippines, à la Thaïlande, à l'Indonésie et à la Corée du Sud, confrontées à l'effondrement de leurs devises durant la crise asiatique.
Le FMI a renfloué plusieurs pays asiatiques et latino-américains dans les années 1990 en leur prêtant de l'argent.
Avec moins de crises, et donc moins de créances à recouvrir, le FMI s'est trouvé confronté à une baisse de ses revenus, qu'il a compensée en vendant une partie de ses réserves d'or et en investissant les bénéfices sur les marchés obligataires.
Le FMI dispose d'environ 200 milliards de dollars disponibles immédiatement, une somme relativement faible comparée aux milliers de milliards de dollars injectés sur les marchés ces dernières semaines par les gouvernements et banques centrales du monde entier.
"Notre point de vue est que la situation est très grave mais dans le même temps nous pouvons résoudre les problèmes si nous agissons vite, énergiquement et de façon concertée", a assuré Strauss-Kahn.
"PAS DE SOLUTION LOCALE"
Ce dernier a mis en avant quelques principes de gestion de la crise; en particulier, toute intervention publique doit avoir des objectifs clairs et doit s'accompagner d'une surveillance étroite de la manière dont les fonds sont dépensés.
Il a insisté sur la nécessité d'une coordination à la fois mondiale et locale et jugé que le contribuable devrait retirer a posteriori les bénéfices de tout programme de renflouement une fois la crise passée.
"J'exhorte les pays européens à travailler ensemble. Il n'y a pas de solution locale à une crise comme celle-là", a lancé Strauss-Kahn. "Tous les types de coopération doivent être encouragés. Les actions solitaires doivent être évitées, si ce n'est condamnées."
Il a admis que les Etats et les organismes internationaux avaient très mal anticipé les troubles financiers du moment dans toute leur étendue.
"Je pense qu'on peut légitimement dire que nous avons tous sous-estimé la vigueur de la crise financière (...) Il semble que les racines de cette crise soient plus profondes qu'on ne le pensait", a-t-il expliqué.
Pour autant, a noté Strauss-Kahn, le FMI prévoit que la reprise mondiale devrait s'installer vers la fin 2009.
Il a également dit que la Chine n'était pas préservée de la crise financière mondiale mais il estime que son rythme de croissance devrait rester soutenu.
"Ce serait très étonnant qu'une puissance comme la Chine puisse observer la crise sans en être très préoccupée", a-t-il déclaré. "Néanmoins, le rythme de croissance de la Chine restera très élevé", a-t-il ajouté, jugeant qu'il était important que l'économie chinoise s'oriente davantage vers la consommation intérieure et moins vers l'exportation.
Le Brésil, un autre des pays à forte croissance économique ces dernières années, pâtira également de la crise mais ses solides fondamentaux économiques le protègeront, a encore constaté Strauss-Kahn.énergiquement et de manière concertée.