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 Une copine nommée Martine

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JLH

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MessageSujet: Une copine nommée Martine   Une copine nommée Martine EmptyMer 18 Juin - 16:15

Une copine nommée Martine Sondage-aubry-ps-delanoe-royal_354

Une copine nommée Martine



Après son retour sur le devant de la scène, le 1er juin à Paris lors de la réunion des reconstructeurs, Martine Aubry se replace dans la course au poste de Premier secrétaire du PS.
Dans la voiture, elle téléphone à un ami. "T'es déjà arrivé ? Bon, commande-moi un cheeseburger saignant avec des frites. Je te rejoins." Son chauffeur ch'ti s'extirpe des embouteillages à la sortie de la Villette et s'engage le long du canal Saint-Martin. Puis s'arrête devant le mythique hôtel du Nord, cher à Arletty. La maire de Lille s'engouffre dans ce restaurant bobo, où l'attend un proche. Madame la Maire tient à repérer le lieu où elle pourrait organiser sa conférence de presse, le 25 juin, quand elle présentera son texte pour le congrès de Reims et la liste de ses premiers soutiens.

Elle est intéressée par cet établissement au nom qui sonne comme une revanche. Le Nord a offert sa deuxième chance à Aubry. L'ex-star de la Jospinie, tombée aux oubliettes après 2002, a resurgi en mars, après son éclatante victoire aux municipales - 67% des suffrages, un record- et à la communauté urbaine. Martine avale son plat, finit le fromage basque d'un voisin, tout en jaugeant les dimensions du lieu : "Est-ce qu'on pourra caser tout le monde? Y aura-t-il assez de place pour la presse ?"


Officiellement candidate à rien, l'ex-n°2 du gouvernement Jospin commence à voir grand. Pour le 25, elle veut réunir 60 signataires de son texte, la moitié issue de sa région. Longtemps isolée dans sa fédération, privée de circonscription en 2007, souffrant d'une réputation de technocrate autoritaire, Aubry veut désormais s'afficher à la tête d'un des plus puissants fiefs du PS. Grâce au soutien des fédérations du Nord et du Pas-de-Calais, dominé par l'influent président du conseil régional, Daniel Percheron, elle sait qu'elle pèsera au congrès.

Suffisamment pour prendre le fauteuil de François Hollande en novembre? Sa cote existe dans le PS, loin toutefois de celle des deux présidentiables. Elle glane de plus en plus de soutiens, venant d'horizons les plus divers.

Ces temps-ci, le PS ressemble plutôt au Quai des Brumes. Laurent Fabius, à qui elle ne parlait plus au moment du référendum sur le traité constitutionnel de 2005, se bat aujourd'hui pour être avec elle sur les photos. Les amis de l'ancien Premier ministre, ceux de Dominique Strauss-Kahn et d'Arnaud Montebourg chantent les louanges de la Dame des 35 heures. "Tout cela sent le confusionnisme idéologique", raille le maire de Lyon, Gérard Collomb.

Le front des "ni-ni" -ni Royal ni Delanoë- a trouvé son égérie. Pourquoi ces "reconstructeurs", comme ils se sont baptisés, ont-ils choisi Martine Aubry, connue pour sa difficulté à faire travailler les gens ensemble et son mauvais caractère ? Michel Delebarre, maire de Dunkerque, qui la connaît bien, s'amuse à raconter qu'il est "plus facile de rédiger un communiqué sur la météo des trois prochains mois que de comprendre comment elle gère les rapports humains".

"Aubry est l'arme anti-Royal parfaite"

Claude Bartolone, l'un des artisans de son retour au premier plan, en analyse les ressorts : "Aubry est la seule au PS à se situer dans cette zone intermédiaire: ni présidentiable ni ne pouvant pas l'être." En clair, elle a l'avantage d'incarner une offre politique sans constituer un danger. Pour l'instant. "Aubry est l'arme anti-Royal parfaite : c'est une femme, une élue et son spectre politique est très large", rajoute un élu strauss-kahnien. Un député fabiusien du Sud-Ouest poursuit : "Nos présidentiables se cachent derrière elle et gagnent du temps." Atmosphère, atmosphère !

En privé, Martine Aubry avoue qu'elle n'est pas dupe. Elle sait bien que ses soutiens d'aujourd'hui la feront trébucher dès qu'elle les gênera. "Mais elle se dit qu'elle les instrumentalise à son tour", commente un proche de Ségolène Royal.

L'ancienne ministre des Affaires sociales profite de sa vogue actuelle pour ratisser large. Mère des 35 heures, de la CMU et proche des patrons ; jacobine et européenne dans l'âme : Martine Aubry est assez protéiforme pour rendre possibles tous les ralliements. "On m'a classée à la droite, puis à la gauche du PS, mais j'ai toujours été centrale", explique-t-elle. Elle séduit aussi bien Benoît Hamon, proche d'Henri Emmanuelli - qui voit dans les 35 heures "la dernière grande réforme sociale" - que ceux qui célèbrent son accord électoral avec le MoDem à Lille.

Mais combien pèse-t-elle vraiment ? "35 % du PS", assure Claude Bartolone. Le député de l'Essonne François Lamy, un proche d'Aubry, sort aussi son boulier : "Avec les fabiusiens, les strauss-kahniens, Montebourg, une partie de la gauche du PS et Bertrand Delanoë, nous pourrions obtenir le socle d'une majorité."

A six mois du congrès, ces montages d'apparatchiks, révélateurs de la balkanisation du PS, ne sont pas plus solides que des décors de cinéma: belle façade, mais de carton-pâte. Les amis de DSK ne se rangeront pas tous, loin de là, derrière Aubry. Les élus du Nord ne rejoindront pas en choeur les "reconstructeurs". Dans les sections, fabiusiens et strauss-kahniens ne vont pas tirer un trait sur les bisbilles de la campagne référendaire.

Un livre en préparation

Quant à Bertrand Delanoë, en visite à Lille le 19 juin, il n'a pas l'intention, bien que sa campagne patine, de se ranger derrière Martine. Il l'invite "amicalement" à ne plus jouer sur tous les tableaux.

Enfin, François Hollande, obsédé par l'idée de rester dans le jeu, s'appuie sur les grands féodaux pour tout geler. Et, pendant que les hiérarques s'agitent, la base, fatiguée des campagnes à répétition -de la primaire de 2006 aux municipales de 2008- a la tête ailleurs. Appelés à valider la déclaration de principes, 54 % des socialistes ont préféré rester à la maison...

Aubry est sortie de l'ombre, sans rentrer dans la lumière. En attendant, elle anime depuis le début de l'année son groupe d'intellectuels, a commencé à préparer le livre qui lui permettra de faire parler d'elle avant l'université d'été de La Rochelle et remet les pieds Rue de Solferino.

Elle affirme refuser la personnalisation, mise sur le retour aux fondamentaux d'une gauche protectrice - "Un toit, un travail" - qui n'a pas peur de parler de blocage des loyers, de contrôle des prix des carburants, etc. Elle espère maintenant prendre son autonomie et crédibiliser une offre politique à son image, volontariste.

En rentrant à son domicile parisien, après le déjeuner, elle demande au chauffeur de ne pas regarder son GPS. "C'est moi qui vous montre le chemin." Elle est vraiment de retour.
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