Contre le cumul des mandats !
Ce matin, vers 2 h, l'Assemblée a terminé sa seconde lecture du projet de loi sur la réforme des institutions. Et comme en première lecture, le groupe socialiste a voté contre, notre orateur principal présentant ce débat comme une "occasion gravement manquée".
Pour ma part, j'avais choisi d'intervenir sur le cumul des mandats. A ma connaissance en 2008, sur 908 parlementaires, 455 cumulent : 269 députés et 123 sénateurs sont maires, 31 députés et 32 sénateurs sont présidents de conseils généraux et 7 députés et 3 sénateurs sont présidents de régions. Inutile de rappeler que dans ce domaine la France est une exception !
Comme j'ai tenté de le dire sous les quolibets des députés hostiles à cette idée, il me semble que si le parlement travaille aussi mal, c'est en partie parce que les parlementaires ne se concentrent pas sur cette fonction. En un an, nous avons travaillé sur 99 textes ! Trop vite et donc trop mal ! C'est d'ailleurs ce qu'une dépêche de l'AFP a bien voulu reprendre.
La teneur du débat est révélatrice du chemin qu'il reste à parcourir. Tout y est passé, les veilles lunes ("la nécessité pour un député de conserver un lien avec le terrain", "l'absence d'un véritable statut des élus...") comme les postures les plus démagogiques ("je suis croyant mais pas pratiquant" a même osé affirmer un député de droite sans rire)...
Personne pourtant n'a répondu à mes questions déjà posées lors de la première lecture : pourquoi la Vème République est-elle dans notre histoire la seule à encourager le cumul ? En effet, sous la IIIème République, seuls 35.7 % des députés cumulaient et sous la IVème, ils n'étaient que 42 % !
Et pourquoi en Italie, n'y a-t-il que 16 % en situation de cumul, 15 % en Espagne, 13 % en Grande Bretagne, 10 % en Allemagne ? Leurs députés sont-ils moins efficaces que nous ?